La FSF envoie à Microsoft un disque dur vide pour récupérer le code source de Windows 7
Et demande à l'entreprise de tenir aux engagements qu'elle a pris envers la communauté du logiciel libre
Le 2020-02-17 05:02:27, par Christian Olivier, Expert éminent sénior
En janvier dernier, la Free Software Foundation (FSF) – une organisation portée sur la promotion du logiciel libre et la défense des utilisateurs – a initié un mouvement plutôt surprenant en lançant une pétition pour demander à la firme de Redmond d’ouvrir le code source de son système d’exploitation Windows 7. Comme l’a souligné la FSF, en dépit de ses nombreux défauts, Windows 7 ne devrait pas être envoyé aux oubliettes et la récente initiative de l’organisation doit permettre de recycler un OS qui n’est officiellement plus pris en charge par son éditeur.
Récemment, la FSF a pris la liberté d’envoyer à Microsoft un cadeau assez spécial à Redmond pour la Saint-Valentin : un disque dur vide accompagné de sa pétition ayant réuni non pas 7777, mais 13 ;635 signatures pour demander la publication du code source de Windows 7. Commentant son geste et la procédure accélérée qu’elle suggère à Redmond pour faciliter l’open sourcing de Windows 7, la FSF a déclaré : « ;C’est tout ce qu’il faut pour copier le code source, lui attribuer une mention de licence et nous le renvoyer par courrier. En tant qu’auteurs de la licence de logiciel gratuit la plus populaire au monde [GNU GPL ou simplement GPL], nous sommes prêts à leur apporter toute l’aide possible. Il leur suffit de demander ;».
En agissant de la sorte, la FSF dit vouloir obliger Microsoft à faire étalage de ses sentiments vrais et de ses intentions sincères envers la communauté open source, la firme de Redmond affirmant depuis quelques années dans ses divers slogans qu’elle aime le monde du logiciel libre (Microsoft aime Linux par exemple) et partage plusieurs valeurs de ce monde.
« ;Nous voulons qu’ils montrent exactement l’amour qu’ils ont pour les logiciels “open source” qu’ils mentionnent dans leur publicité. S’ils aiment vraiment le logiciel libre - et nous sommes prêts à leur accorder le bénéfice du doute - ils ont la possibilité de le prouver au monde. Nous espérons qu’ils ne se contentent pas de capitaliser sur le modèle de développement du logiciel libre de la manière la plus superficielle et la plus exploitante possible : en l’utilisant comme un outil de marketing pour nous faire croire qu’ils se soucient de notre liberté ;», a déclaré la FSF.
Même si Windows 7 a autrefois été la cible de vives critiques de la part de l’organisation (la FSF ayant recommandé à l’époque à un très grand nombre d’entreprises d’opter pour les logiciels libres comme GNU ou Linux et d’abandonner Windows à cause des soi-disant dangers que Windows 7 représentait pour la sécurité, la liberté et la vie privée de ses utilisateurs), cette dernière estime désormais que l’ouverture du code source de Windows 7 devrait également permettre de corriger les éléments qu’elle considère comme des erreurs du passé.
À l’attention d’éventuels détracteurs de son initiative, la Free Software Foundation rappelle que l’un de ses objectifs est de rendre tous les logiciels libres, y compris les systèmes d’exploitation, précisant que « ;Tant qu’il en restera des [logiciels] propriétaires, nous nous efforcerons toujours de les rendre libres ;».
« ;Donnez-le à la communauté pour qu’elle l’étudie, le modifie et le partage ;», écrit la Free Software Foundation qui ajoute que « ;Microsoft n’a rien à perdre en ouvrant le code source d’une version de son système d’exploitation dont lui-même dit qu’elle est arrivée en fin de vie ;».
« ;Beaucoup de choses ont changé depuis la campagne controversée “Windows 7 Sins” de la FSF en 2009, qui montrait des images de Windows jetées à la poubelle. Cette fois-ci, partageons une image qui encourage Microsoft à faire ce qu’il faut ;», a conclu l’organisation.
Il faut tout de même signaler que Microsoft donne déjà accès au code source de Windows 7 sous certaines conditions via son programme Enterprise Source Licensing (ESL). Mais comme vous devez vous en douter, il faut obligatoirement être un client suffisamment important (avec au moins 10 ;000 installations) pour bénéficier de cette largesse. Microsoft permet également aux gouvernements de contrôler le code et aurait des collaborations avec le personnel académique sur des projets privés.
Windows Seven était et reste encore un produit commercial qui a demandé des millions de dollars en termes d’investissement, recherche, développement… Et ce n’est pas parce que Microsoft ne soutient plus activement ce système d’exploitation – qui est loin d’être obsolète – qu’il doit forcément céder à n’importe qui une copie gratuite du code source. Bien évidemment, la demande de la FSF est louable et ce serait un geste fort apprécié que de voir Redmond désacraliser Seven. Toutefois, la FSF semble un peu trop brutale dans la manière de formuler ses exigences qu’on pourrait interpréter comme suit : « ;soit vous nous donnez votre code source, soit nous vous torturons en rappelant l’engagement que vous prétendez avoir envers la communauté du logiciel libre, jusqu’à ce que vous changiez d’avis ;».
Source : FSF 1, FSF 2, Microsoft
Et vous ?
Qu’en pensez-vous : coup bas ou demande raisonnable de la FSF ?
Microsoft se pliera-t-il à la demande de la FSF ? Pourquoi selon vous ?
La FSF fait-elle le bon choix de soutenir la réhabilitation de Seven en tant que logiciel libre ou s’est-elle lancée dans une aventure désespérée ?
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Récemment, la FSF a pris la liberté d’envoyer à Microsoft un cadeau assez spécial à Redmond pour la Saint-Valentin : un disque dur vide accompagné de sa pétition ayant réuni non pas 7777, mais 13 ;635 signatures pour demander la publication du code source de Windows 7. Commentant son geste et la procédure accélérée qu’elle suggère à Redmond pour faciliter l’open sourcing de Windows 7, la FSF a déclaré : « ;C’est tout ce qu’il faut pour copier le code source, lui attribuer une mention de licence et nous le renvoyer par courrier. En tant qu’auteurs de la licence de logiciel gratuit la plus populaire au monde [GNU GPL ou simplement GPL], nous sommes prêts à leur apporter toute l’aide possible. Il leur suffit de demander ;».
En agissant de la sorte, la FSF dit vouloir obliger Microsoft à faire étalage de ses sentiments vrais et de ses intentions sincères envers la communauté open source, la firme de Redmond affirmant depuis quelques années dans ses divers slogans qu’elle aime le monde du logiciel libre (Microsoft aime Linux par exemple) et partage plusieurs valeurs de ce monde.
« ;Nous voulons qu’ils montrent exactement l’amour qu’ils ont pour les logiciels “open source” qu’ils mentionnent dans leur publicité. S’ils aiment vraiment le logiciel libre - et nous sommes prêts à leur accorder le bénéfice du doute - ils ont la possibilité de le prouver au monde. Nous espérons qu’ils ne se contentent pas de capitaliser sur le modèle de développement du logiciel libre de la manière la plus superficielle et la plus exploitante possible : en l’utilisant comme un outil de marketing pour nous faire croire qu’ils se soucient de notre liberté ;», a déclaré la FSF.
Même si Windows 7 a autrefois été la cible de vives critiques de la part de l’organisation (la FSF ayant recommandé à l’époque à un très grand nombre d’entreprises d’opter pour les logiciels libres comme GNU ou Linux et d’abandonner Windows à cause des soi-disant dangers que Windows 7 représentait pour la sécurité, la liberté et la vie privée de ses utilisateurs), cette dernière estime désormais que l’ouverture du code source de Windows 7 devrait également permettre de corriger les éléments qu’elle considère comme des erreurs du passé.
À l’attention d’éventuels détracteurs de son initiative, la Free Software Foundation rappelle que l’un de ses objectifs est de rendre tous les logiciels libres, y compris les systèmes d’exploitation, précisant que « ;Tant qu’il en restera des [logiciels] propriétaires, nous nous efforcerons toujours de les rendre libres ;».
« ;Donnez-le à la communauté pour qu’elle l’étudie, le modifie et le partage ;», écrit la Free Software Foundation qui ajoute que « ;Microsoft n’a rien à perdre en ouvrant le code source d’une version de son système d’exploitation dont lui-même dit qu’elle est arrivée en fin de vie ;».
« ;Beaucoup de choses ont changé depuis la campagne controversée “Windows 7 Sins” de la FSF en 2009, qui montrait des images de Windows jetées à la poubelle. Cette fois-ci, partageons une image qui encourage Microsoft à faire ce qu’il faut ;», a conclu l’organisation.
Il faut tout de même signaler que Microsoft donne déjà accès au code source de Windows 7 sous certaines conditions via son programme Enterprise Source Licensing (ESL). Mais comme vous devez vous en douter, il faut obligatoirement être un client suffisamment important (avec au moins 10 ;000 installations) pour bénéficier de cette largesse. Microsoft permet également aux gouvernements de contrôler le code et aurait des collaborations avec le personnel académique sur des projets privés.
Windows Seven était et reste encore un produit commercial qui a demandé des millions de dollars en termes d’investissement, recherche, développement… Et ce n’est pas parce que Microsoft ne soutient plus activement ce système d’exploitation – qui est loin d’être obsolète – qu’il doit forcément céder à n’importe qui une copie gratuite du code source. Bien évidemment, la demande de la FSF est louable et ce serait un geste fort apprécié que de voir Redmond désacraliser Seven. Toutefois, la FSF semble un peu trop brutale dans la manière de formuler ses exigences qu’on pourrait interpréter comme suit : « ;soit vous nous donnez votre code source, soit nous vous torturons en rappelant l’engagement que vous prétendez avoir envers la communauté du logiciel libre, jusqu’à ce que vous changiez d’avis ;».
Source : FSF 1, FSF 2, Microsoft
Et vous ?
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Se7h22Membre confirméQuand une personne achète de la nourriture biologique, il ne s'intéresse pas forcément sur comment on cultive tel ou tel fruit ou légume.
Pour les logiciels c'est pareil, pas besoin de s'intéresser au plus prêt au développement d'un logociel pour comprendre qu'un logiciel libre, de par sa transparence, sa documentation, et ses engagements, permet d'avoir un logiciel plus sécurisé et plus adaptable à des conditions spécifiques de chaque utilisateur.
Quand on prend moins ses utilisateurs pour des cons, ils n'ont pas besoin d'être expert pour savoir que c'est bon pour eux. Même si il faut qu'ils soient un minimum informé, tout comme pour le bio.le 19/02/2020 à 18:42 -
Se7h22Membre confirméC'est sûr que c'est mieux qu'Apple, même si ce dernier n'a pas le même nombre de développeurs que Microsoft, il me semble, et que cela va avec leur logique de matériel verrouillé.
Mais le soucis c'est que Microsoft, comme Google ou d'autres GAFAM, n'utilise l'Open Source que pour son côté pratique et non philosophique, et ne pense donc en aucun cas donner plus de pouvoirs à ses utilisateurs.
C'est d'ailleurs pour cela que les GAFAM parlent avant tout d'Open Source et non de Logiciel Libre. Le premier ne s'appuyant que sur l'aspect technique et pratique, quand le second est bien plus politique et met à pied d'égalité les créateurs de logiciels et leurs utilisateurs.le 18/02/2020 à 0:55 -
dragonofmercyMembre habituéL'engagement que vous prétendez avoir envers la communauté du logiciel librele 17/02/2020 à 6:58
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Se7h22Membre confirméEn principe quand on trouve une faille on la corrige, donc oui…
Ou alors vous confondez hackers/bidouilleurs et pirates ? Dans ce cas, vous pensez que les systèmes libres, tel que GNU/Linux, sont moins sécurisés qu'un système propriétaire ?le 25/02/2020 à 1:41 -
DennixMembre à l'essaiOpen Source ne veut pas dire forcément "libre". Mais un logiciel libre (GPL, GPL2 et GPL3) est toujours un code source ouvert. En réalité ces deux types de licences (logiciel libre et open source) ne sont pas toujours compatibles selon le "copyright" utilisé voire le "copyleft". Une version de windoze 7 qui serait diffusée sous une licence autre que "non libre" ou si l'OS devenait 100% libre, permettrait de vérifier d'où provient le code de l'OS (auparavant propriétaire) et s'il ne cache pas des portions de code source d'origine libre ou open source. La sécurité et la transparence a toujours été le côté obscur des systèmes propriétaires. Quel que soit l'OS libre ou logiciels libres, il permettent d'être "forkés" (dérivés). Que M. ou Mme Michu utilise un OS libre ou propriétaire n'a pas vraiment d'importance vu que les fonctionnalités sont souvent sous exploitées par des utilisateurs peu concernés par tel OS ou tels logiciels. Par contre un OS libre ou un logiciel libre protège les utilisateurs (selon 4 libertés) des dérives du logiciel propriétaire concernant la vie privée voire professionnelle. Le logiciel libre (free = libre) n'est pas systématiquement gratuit parce qu'il a un coût (développement, distribution, maintenance, etc .). Un logiciel propriétaire est pour ainsi dire "toujours payant" à cause de la licence fermée ou non libre qui impose seulement un droit d'utilisation. Un logiciel propriétaire peut-être également gratuit (free = gratuit). Quoi que l'on fasse avec un OS, un format ou un logiciel propriétaire, ça reste la propriété de l'éditeur. Et du coup l'utilisateur est privé de toutes les libertés fondamentales (logiciel propriétaire = logiciel privateur) telles que décrites par la Free Software Foundation https://www.fsf.org/ et l'Open Source Initiative https://opensource.org/.le 29/02/2020 à 13:56
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MadmacMembre extrêmement actifle 17/02/2020 à 6:47
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archqtMembre émériteCeux qui se posent la question, comme les "Windows" sont compatibles entre eux avec le code plus besoin d'acheter le Windows 10 ou autre puisque l'on peut faire évoluer l'ancien...Donc ils ne donneront jamais leur code CQFDle 17/02/2020 à 18:17
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Se7h22Membre confirméJe trouve plutôt logique leur demande. Et je suis certain que la FSF n'est pas dupe en faisant celle-ci. Je pense que cela permet juste de mettre en avant les contradictions de Microsoft qui dit ambrasser langoureusement l'Open Source, mais qu'au final ils ne font que le stricte minimum pour une question marketing et non par conviction.
Après, tout comme pour la FSF, je ne demande qu'à être contredit et que les sources de Windows 7 soient disponible à tous ^^le 17/02/2020 à 20:28 -
SteinvikelMembre expertUne interview de novembre 2019 en français, du fondateur de XWiki SAS, un ancien employé de Netscape qui rappel le contexte de la transition des pratiques des années 95 vers celles de 2020, ainsi que le changement des enjeux techniques et des choix professionnels.
Une vision technique des problématiques du libre vs le propriétaire pour une boite privée, les constats après l'adoption du FLOSS, à ses débuts et plus tard, la problématique du revenu et des financements... une petite plongée sur toute une période assez bien décomposé, à travers un cas concret, recadré entre les GAFAM que l'on connais bien.
Le lien direct de l'émission qui démarre vraiment à 9:00.
Le lien sur la page descriptive de l'émission.le 18/02/2020 à 8:10 -
SteinvikelMembre expert...ou une mauvaise, qui touche à sa fin. x)
Juste pour exposé que l'argument de c'est "vieux = c'est bien", "la preuve par le temps", "c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleurs soupes" ...est ce qu'on appelle des biais cognitif. C'est un cliché qui cri "vérité" alors qu'aucun argument (fondé) ne la soutient. ^^'
La preuve en est que ton affirmation comme la mienne sont tout à fait valables.le 18/02/2020 à 11:25