Windows 11 qui devrait être la suite logique perd plutôt des utilisateurs pour diverses rasons
Imaginez en tant qu’utilisateur de Windows 11 que tout ce que vous avez fait au cours des trois derniers mois soit enregistré. C’est le genre de possibilités qu’offre la fonctionnalité Microsoft Recall qui enregistre et maintient une chronologie des activités informatiques de l’utilisateur du système d’exploitation et lui permet de localiser instantanément le contenu sur lequel il a travaillé. Microsoft Recall effectue des captures d’écran à une certaine fréquence et les stocke sur l’appareil.
La fonctionnalité est désormais une dépendance d’Explorer.exe. En d’autres termes, elle est installée obligatoirement sur les PC de tous les utilisateurs de Windows 11. C’est une prise en otage des droits numériques des utilisateurs que certains soulignent comme motif pour penser à passer à Linux.
« Juste pour clarifier : Si vous supprimez Windows Recall, FILE EXPLORER ne fonctionnera plus dans la version 24H2 publiée cette semaine. Windows Recall est également activée par défaut ! Vous pouvez la désactiver dans les paramètres, mais vous NE POUVEZ PAS la supprimer sans que l'explorateur de fichiers ne soit endommagé », souligne un utilisateur du système d’exploitation. En d’autres termes, Microsoft impose en filigrane aux utilisateurs de balader leurs PC avec un logiciel qui a toutes les caractéristiques d’un spyware.
La Free Software Foundation (FSF) liste des raisons additionnelles qui expliquent le rejet de Windows 11 par les utilisateurs : L’obligation des utilisateurs de créer un compte Microsoft qui permet à la firme de corréler le comportement de l'utilisateur avec son identité personnelle et l’exigence matérielle du TPM 2.0 qui renforce le contrôle de l’entreprise sur les possesseurs des PC
Dans un billet de blogue publié le 5 octobre 2021 (date de sortie officielle de Windows 11) par Greg Farough, le responsable des campagnes de la FSF, l'organisation affirme que Windows 11 est une régression en ce qui concerne les libertés numériques. « Le 5 octobre est sorti Windows 11, un système qui a longtemps refusé aux utilisateurs la liberté et l'autonomie numérique, et cette nouvelle version ne fait rien pour y remédier. Si Microsoft a lancé un certain nombre de slogans vagues et inspirants sur la communauté et la solidarité, Windows 11 constitue un grand pas dans la mauvaise direction en ce qui concerne la liberté des utilisateurs », a écrit Farough.
« Il n'est plus approprié de l'appeler un ordinateur personnel lorsqu'il est plus soumis à Microsoft qu'à l'utilisateur », a-t-il fait remarquer. Farough a déclaré que le fait que Windows 11 obligera désormais l'utilisateur à créer un compte Microsoft qui donnera au géant de Redmond "la possibilité de corréler le comportement de l'utilisateur avec son identité personnelle". « Même ceux qui pensent qu'ils n'ont rien à cacher devraient se méfier de partager potentiellement toute leur activité informatique avec n'importe quelle entreprise, et encore moins avec une entreprise dont le siège social est situé dans un autre pays », a ajouté le cadre de la FSF.
Farough a décrit la décision de Microsoft de ne pas permettre aux PC plus anciens d'exécuter Windows 11 comme une tentative de forcer l’utilisation du TPM (Trusted Platform Module). Notons que Microsoft soutient depuis l'annonce de Windows 11 en juin que l'exigence du TPM 2.0 est primordiale pour bénéficier pleinement de la sécurité renforcée que le nouveau système d'exploitation apporte aux utilisateurs. « Ce [TPM] est légèrement trompeur, car lorsqu'il est déployé par une société de logiciels propriétaires, sa relation avec l'utilisateur n'est pas fondée sur la confiance, mais sur la trahison », a affirmé Farough dans son message.
« Lorsqu'il est entièrement contrôlé par l'utilisateur, le TPM peut être un moyen utile de renforcer le chiffrement et la vie privée des utilisateurs, mais lorsqu'il est entre les mains de Microsoft, nous ne sommes pas optimistes », a-t-il poursuivi. Selon les propos du responsable des campagnes de la FSF, l'organisation s'attend à ce que Microsoft utilise son contrôle plus strict de la cryptographie dans Windows 11 pour imposer un DRM (Digital rights management gestion des droits numériques) plus sévère sur les médias et les applications afin de s'assurer qu'aucune application ne peut fonctionner sans l'approbation de Microsoft.
Il a ajouté qu'au lieu de DRM, la FSF parle dans ce cas de « gestion des restrictions numériques ». Pour illustrer ces propos, Farough fait la remarque suivante à propos des applications propriétaires de Microsoft intégrées à Windows : « Microsoft a choisi de placer son application de vidéoconférence Teams - qui n'est pas l'application la plus appréciée au monde, puisque même les utilisateurs de Windows optent généralement pour une alternative plus populaire (bien que profondément problématique) comme Zoom - à un endroit central et irritant et l'a aussi intégrée étroitement à la manière dont Windows gère les contacts personnels ».
Ces développements sont susceptibles d’expliquer l’accroissement de l’intérêt pour Linux et sa possible prise de pouvoir en 2025
Les données de Statcounter pour le mois de février 2024 ont montré que Linux a dépassé pour la première fois en 30 ans 4 % de parts sur le marché mondial des systèmes d'exploitation pour bureau. Linux était présent sur 6,34 % des ordinateurs le mois dernier si l'on compte ChromeOS. La mise à jour du mois de mars 2024 révèle que la part de Linux sur les ordinateurs de bureau est restée non seulement supérieure à 4 %, mais a aussi augmenté légèrement, ce qui est le meilleur résultat qu'il a jamais obtenu. Cela suggère que l'utilisation de Linux sur les ordinateurs de bureau est en hausse.
Les choses semblent bouger plus rapidement pour Linux ces dernières années. Statcounter a attribué une part de marché de 4,03 % à Linux en février et 4,05 % en mars, soit un petit gain de 0,02 %. Bien que nous soyons encore loin de l'année Linux sur les ordinateurs de bureau, l'intérêt pour Linux s'est quelque peu accru ces derniers temps. Pour illustrer cela, le passage de 3 à 4 % de parts a été réalisé en 8 mois seulement, alors qu'il avait fallu plus de 30 ans pour atteindre une part de plus de 3 %. L'évolution de la part de marché de Linux sur le bureau depuis le mois de janvier 2023 se présente comme suit : janvier 2023 : 2,91 % ; février 2023 : 2,94 % ; mars 2023 : 2,85 % ; avril 2023 : 2,83 % ; mai 2023 : 2,7 % ; juin 2023 : 3,07 % ; juillet 2023 : 3,12 % ; août 2023 : 3,18 % ; septembre 2023 : 3,02 % ; octobre 2023 : 2,92 % ; novembre 2023 : 3,22 % ; décembre 2023 : 3,82 % ; janvier 2024 : 3,77 % ; février 2024 : 4,03 % ; mars 2024 : 4,05 %.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : Linux continue d’être un échec face à Windows dans la filière des ordinateurs de bureau en dépit de toutes les tares dont Windows fait montre ces dernières années. L'une d'entre elles est que Linux continue à être considéré comme un système d'exploitation pour geeks, contrairement à Windows qui serait plus adapté à madame Michu. Et certains chiffres ont tendance à renforcer cet état de choses. En effet, 13,1 % des utilisateurs de Linux rencontrent des problèmes de compatibilité matérielle dus aux noyaux obsolètes dans les distributions.
La donne des idées reçues sur Linux pourrait néanmoins prendre un coup avec l'arrivée de nouvelles plateformes matérielles comme le Steam Deck de Valve. C’est un ordinateur personnel optimisé pour les jeux vidéo. L’idée avec le Steam Deck est de faire comprendre aux utilisateurs qu’il est possible de bénéficier sur Linux d’une expérience de jeu similaire à celle sur Windows. La plateforme s’appuie pour cela sur SteamOS, une distribution Linux optimisée pour le jeu, ainsi que sur Proton, un logiciel qui permet de faire tourner les jeux Windows sur Linux. Les données de Valve révèlent que Linux est devenu le deuxième système d'exploitation le plus utilisé sur sa plateforme Steam. Selon les analystes, c'est la preuve que la vente liée via le Steam Deck est un atout pour Linux.
Linux n'a pas bénéficié de ce facteur sur le marché des ordinateurs de bureau en comparaison à Windows. La donne est néanmoins en train de changer. En outre, d'autres considèrent le système d'exploitation ChromeOS de Google comme un Linux. Et bien que certains critiques aiment débattre de cela, lorsque vous combinez les parts de Linux et ChromeOS, cela représenterait en fait 6,32 %. Un chiffre que les développeurs de toutes sortes ont de plus en plus de mal à ignorer. En matière de pourcentage global, c'est encore relativement peu, mais quand on pense au nombre de personnes que cela représente, c'est beaucoup.
La solution 0patch existe pour ceux désireux de continuer à bénéficier de mise à jour de sécurité sur 5 ans après la fin de la prise en charge de Windows 10
0patch n'est pas étranger à la fourniture de mises à jour de sécurité pour des produits qui ne sont plus pris en charge. Elle propose toujours des correctifs pour Windows 7 et Server 2008, les produits Microsoft Office et bien d'autres encore. Techniquement, 0patch assure déjà la maintenance de Windows 10 (six de ses versions abandonnées, pour être précis), mais les clients ont la possibilité de mettre à jour la version 22H2 et de recevoir gratuitement les mises à jour de Microsoft. En octobre 2025, ce privilège sera supprimé, et c'est à ce moment-là que 0patch interviendra.
Avec 0patch, les utilisateurs de Windows 10 recevront des correctifs pour les failles de sécurité critiques découvertes après le 14 octobre 2025 (date à laquelle Windows 10 recevra sa dernière mise à jour gratuite). Ces correctifs sont de minuscules ensembles d'instructions de l'unité centrale injectés dans les processus en cours d'exécution dans la mémoire de votre PC. Cette approche permet d'apporter rapidement et facilement des correctifs sans toucher aux binaires d'origine ni redémarrer l'ordinateur. 0patch peut également annuler rapidement les changements s'ils posent des problèmes.
Il convient de noter que les clients de Windows 10 qui ne veulent pas ou ne peuvent pas mettre à niveau leurs systèmes vers Windows 11 après la fin de vie de Windows 10 auront deux options supplémentaires : payer Microsoft pour le programme de sécurité étendu (trois ans, disponible pour les entreprises et les particuliers) ou ne rien faire et s'en tenir au système d'exploitation non pris en charge sans aucune mise à jour.
Tout comme l'Extended Security Program de Microsoft, 0patch n'est pas un service gratuit. Cependant, il promet une assistance beaucoup plus longue et des avantages supplémentaires, tels que des correctifs plus rapides et moins perturbants (la vulnérabilité DogWalk a été corrigée deux mois avant Microsoft), des correctifs pour les vulnérabilités laissées intactes par les fabricants et des correctifs pour les produits non Microsoft.
0patch est un abonnement annuel qui coûte 24,95 euros par ordinateur pour les particuliers et les petites entreprises. Il existe également un volet entreprise pour les moyennes et grandes organisations, qui coûte 34,95 euros par appareil. Microsoft n'a pas encore annoncé les prix du programme Extended Security Updates (ESU) pour les particuliers. À titre de référence, pour les clients commerciaux, le programme ESU coûte 61 dollars par an pour un appareil.
Et vous ?
Quelle est votre expérience personnelle avec Windows 11 en tant qu’utilisateur ? Partagez vos anecdotes
Ces rapports sont-ils cohérents avec la réalité à propos de Windows 11 dont vous êtes au fait ?
Les développements en cours dans l’écosystème Windows vous inspirent-ils une certaine nostalgie d’une précédente mouture de Windows ? Quel système d’exploitation de Windows vous a marqué au point de remonter dans votre souvenir dans ce contexte de multiplications de critiques contre Windows 11 ? Windows 98 ? Windows XP ? Windows 2000 ? Windows 7 ?
Avez-vous envisagé de passer à Linux au vu des développements en cours dans l’écosystème Windows ?
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