
L’ajout de messages promotionnels au sein de l’interface de Windows n’est pas une nouveauté et ce seul facteur n’a pas manqué de susciter des comparaisons avec Linux
En 2016, Microsoft a procédé à l’affichage d’une publicité de OneDrive au sein de l’explorateur de fichiers. En sus, Microsoft a testé des publicités faisant apparaître ses applications web Office gratuites dans la barre de menu de l'application Wordpad de Windows 10 il y a deux ans. La société a également procédé à l’affichage de publicités pour Microsoft Edge dans le menu Démarrer de Windows 10 chaque fois que les utilisateurs recherchaient un navigateur concurrent.
Ce n'est pas une nouveauté que Microsoft injecte des publicités dans le système d’exploitation. Le fabricant de logiciels a procédé à l’ajout d’une grande bannière publicitaire à l'explorateur de fichiers de Windows 10 en 2017 afin de promouvoir les options d'abonnement à son service de stockage en nuage OneDrive.
Microsoft expérimente les publicités à l'intérieur de Windows depuis une décennie maintenant. L’entreprise a déjà fait apparaître des publicités sur l'écran de verrouillage de Windows 10 et dans le menu Démarrer. En sus, il y a eu de nombreux cas de publicités dans la barre des tâches. De nombreuses applications intégrées de Windows 8 contenaient également des publicités.
L’injection des publicités dans Windows est l’une des raisons pour lesquelles certains utilisateurs envisagent de passer à Linux compte tenu de sa gratuité.
Les performances du menu Démarrer de Windows 11 et de l’explorateur de fichiers s’ajoutent à la liste des tares que les utilisateurs pointent du doigt
Windows n’est plus bon aussi bon que ce qu’il était autrefois est l’essentiel de ce que la sortie d’Andy Young à propos de Windows 11 suggère d’en tirer. C’est une prise de position similaire à celle d’un utilisateur de l’OS dans un retour d’expérience sur un forum dédié DVP : « Il y a pas mal de choses qui ne vont pas bien dans cette mouture de Windows. »
Le menu démarrer de Windows 11 est connu pour être l’une des pierres d’achoppement entre les utilisateurs de l’OS et son éditeur qu’est Microsoft. Ce dernier avait fait l’objet de critiques aux premières heures du lancement de Windows 11. Le menu Démarrer et les icônes de la barre des tâches n’étaient plus centrés par défaut et non alignés à gauche comme ce fut toujours le cas dans les anciennes versions de Windows. De plus, il n’était plus possible de déplacer la barre des tâches en haut de l’écran. De même, le glisser-déposer qui était disponible sur la barre des tâches de Windows 10 ne l’était plus avec Windows 11.
Sachant que les choix opérés sur ce nouveau menu Démarrer pourraient ne pas plaire à tout le monde, l’équipe de Microsoft avait intégré des outils de personnalisation dans le nouveau système. La solution Microsoft étant fastidieuse, l’entreprise Stardock avait fini par proposer son outil Start11 qui permet de personnaliser en profondeur le menu Démarrer de Windows 11 et même de restaurer certaines fonctionnalités du menu de Windows 10 avec plus de simplicité.
Le menu démarrer Windows 11 revient néanmoins sur la scène avec une plainte d’un utilisateur, ex développeur chez Microsoft, selon laquelle ses performances sont mauvaises même avec un puissant PC.
Le problème de fond : le lancement du menu démarrer suivi de la saisie d’un nom d’application à ouvrir provoque en parallèle celui d’une session de recherche sur le navigateur Edge. « Chaque fois que l'on utilise le menu Démarrer, c'est la mauvaise application qui est chargée parce que la perf est tellement mauvaise qu'elle rate les 1 à 3 premières saisies au clavier », commente un utilisateur.
« Je ne sais vraiment pas ce qui s'est passé avec W11, et je ne pense pas que ce soit un problème dépendant de mon matériel, mais l'ouverture de l'explorateur de fichiers ou du gestionnaire des tâches prend beaucoup plus de temps et est généralement beaucoup plus lente », commente un internaute.
Les rapports d’utilisateurs ennuyés par le système d’exploitation touchent à divers aspects en dehors du menu démarrer, comme le rapportent des internautes. C’est à tel point qu’un d’eux généralise : « Malheureusement, tout sous Windows est de qualité similaire (je suis devenu un pessimiste de Windows). »
La Free Software Foundation (FSF) liste deux autres aspects à problème avec Windows 11 : L’obligation des utilisateurs de créer un compte Microsoft qui permet à la firme de corréler le comportement de l'utilisateur avec son identité personnelle et l’exigence matérielle du TPM 2.0 qui renforce le contrôle de l’entreprise sur les possesseurs des PC
Dans un billet de blogue publié le 5 octobre 2021 (date de sortie officielle de Windows 11) par Greg Farough, le responsable des campagnes de la FSF, l'organisation affirme que Windows 11 est une régression en ce qui concerne les libertés numériques. « Le 5 octobre est sorti Windows 11, un système qui a longtemps refusé aux utilisateurs la liberté et l'autonomie numérique, et cette nouvelle version ne fait rien pour y remédier. Si Microsoft a lancé un certain nombre de slogans vagues et inspirants sur la communauté et la solidarité, Windows 11 constitue un grand pas dans la mauvaise direction en ce qui concerne la liberté des utilisateurs », a écrit Farough.
« Il n'est plus approprié de l'appeler un ordinateur personnel lorsqu'il est plus soumis à Microsoft qu'à l'utilisateur », a-t-il fait remarquer. Farough a déclaré que le fait que Windows 11 obligera désormais l'utilisateur à créer un compte Microsoft qui donnera au géant de Redmond "la possibilité de corréler le comportement de l'utilisateur avec son identité personnelle". « Même ceux qui pensent qu'ils n'ont rien à cacher devraient se méfier de partager potentiellement toute leur activité informatique avec n'importe quelle entreprise, et encore moins avec une entreprise dont le siège social est situé dans un autre pays », a ajouté le cadre de la FSF.
Farough a décrit la décision de Microsoft de ne pas permettre aux PC plus anciens d'exécuter Windows 11 comme une tentative de forcer l’utilisation du TPM (Trusted Platform Module). Notons que Microsoft soutient depuis l'annonce de Windows 11 en juin que l'exigence du TPM 2.0 est primordiale pour bénéficier pleinement de la sécurité renforcée que le nouveau système d'exploitation apporte aux utilisateurs. « Ce [TPM] est légèrement trompeur, car lorsqu'il est déployé par une société de logiciels propriétaires, sa relation avec l'utilisateur n'est pas fondée sur la confiance, mais sur la trahison », a affirmé Farough dans son message.
« Lorsqu'il est entièrement contrôlé par l'utilisateur, le TPM peut être un moyen utile de renforcer le chiffrement et la vie privée des utilisateurs, mais lorsqu'il est entre les mains de Microsoft, nous ne sommes pas optimistes », a-t-il poursuivi. Selon les propos du responsable des campagnes de la FSF, l'organisation s'attend à ce que Microsoft utilise son contrôle plus strict de la cryptographie dans Windows 11 pour imposer un DRM (Digital rights management gestion des droits numériques) plus sévère sur les médias et les applications afin de s'assurer qu'aucune application ne peut fonctionner sans l'approbation de Microsoft.
Il a ajouté qu'au lieu de DRM, la FSF parle dans ce cas de « gestion des restrictions numériques ». Pour illustrer ces propos, Farough fait la remarque suivante à propos des applications propriétaires de Microsoft intégrées à Windows : « Microsoft a choisi de placer son application de vidéoconférence Teams - qui n'est pas l'application la plus appréciée au monde, puisque même les utilisateurs de Windows optent généralement pour une alternative plus populaire (bien que profondément problématique) comme Zoom - à un endroit central et irritant et l'a aussi intégrée étroitement à la manière dont Windows gère les contacts personnels ».
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