Le mois dernier, Statcounter a signalé une baisse notable de la part de marché de Windows 11, et la tendance s'est poursuivie en avril 2024. Après avoir atteint son record historique de 28,16 % en février 2024, Windows 11 est passé sous la barre des 26 %. Selon Statcounter, en avril 2024, Windows 11 a perdu passe de 26,68 % à 25,65 %. Le gros des utilisateurs a apparemment jeté son dévolu sur Windows 10 puisque l'OS, qui fêtera bientôt ses neuf ans, a franchi la barre des 70 % pour la première fois depuis septembre 2023. Les raisons susceptibles d’aider à la compréhension de cette situation s’accumulent.
Grosso modo, les rapports d’utilisateurs font état de ce que l’expérience utilisateur sur Windows 11 n’est pas bonne
Windows n’est plus bon aussi bon que ce qu’il était autrefois est l’essentiel de ce que la sortie d’Andy Young à propos de Windows 11 suggère d’en tirer. C’est une prise de position similaire à celle d’un utilisateur de l’OS dans un retour d’expérience sur un forum dédié DVP : « Il y a pas mal de choses qui ne vont pas bien dans cette mouture de Windows. »
Le menu démarrer de Windows 11 est connu pour être l’une des pierres d’achoppement entre les utilisateurs de l’OS et son éditeur qu’est Microsoft. Ce dernier avait fait l’objet de critiques aux premières heures du lancement de Windows 11. Le menu Démarrer et les icônes de la barre des tâches n’étaient plus centrés par défaut et non alignés à gauche comme ce fut toujours le cas dans les anciennes versions de Windows. De plus, il n’était plus possible de déplacer la barre des tâches en haut de l’écran. De même, le glisser-déposer qui était disponible sur la barre des tâches de Windows 10 ne l’était plus avec Windows 11.
Sachant que les choix opérés sur ce nouveau menu Démarrer pourraient ne pas plaire à tout le monde, l’équipe de Microsoft avait intégré des outils de personnalisation dans le nouveau système. La solution Microsoft étant fastidieuse, l’entreprise Stardock avait fini par proposer son outil Start11 qui permet de personnaliser en profondeur le menu Démarrer de Windows 11 et même de restaurer certaines fonctionnalités du menu de Windows 10 avec plus de simplicité.
Le menu démarrer Windows 11 revient néanmoins sur la scène avec une plainte d’un utilisateur, ex développeur chez Microsoft, selon laquelle ses performances sont mauvaises même avec un puissant PC.
[Tweet]<blockquote class="twitter-tweet" data-media-max-width="560"><p lang="en" dir="ltr">The Windows 11 Start Menu is comically bad.<br><br>This machine has a $1600 Core i9 CPU and 128 GB of RAM and this is the performance I often get.<br><br>What is going on in Redmond? <a href="https://t.co/hDvALHRB5q">pic.twitter.com/hDvALHRB5q</a></p>— Andy Young (@anerdguynow) <a href="https://twitter.com/anerdguynow/status/1777764221088129227?ref_src=twsrc%5Etfw">April 9, 2024</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>[/Tweet]
Le problème de fond : le lancement du menu démarrer suivi de la saisie d’un nom d’application à ouvrir provoque en parallèle celui d’une session de recherche sur le navigateur Edge. « Chaque fois que l'on utilise le menu Démarrer, c'est la mauvaise application qui est chargée parce que la perf est tellement mauvaise qu'elle rate les 1 à 3 premières saisies au clavier », commente un utilisateur.
Les rapports d’utilisateurs ennuyés par le système d’exploitation touchent à divers aspects en dehors du menu démarrer, comme le rapportent des internautes. C’est à tel point qu’un d’eux généralise : « Malheureusement, tout sous Windows est de qualité similaire (je suis devenu un pessimiste de Windows). »
En fait, la situation est telle que de nombreux utilisateurs expriment sans détour leur nostalgie pour d’anciennes moutures du système d’exploitation. « Je relance assez souvent la machine virtuelle Win95 lorsque je veux retrouver des sensations », lance un ex développeur chez Microsoft suivi d’autres internautes selon lesquels Windows 7 serait le dernier OS de qualité chez Microsoft.
Les utilisateurs se rendent-ils de plus en plus compte de leur liberté et de leur autonomie numérique via Windows 11 comme souligné par la FSF ?
Dans un billet de blogue publié le 5 octobre 2021 (date de sortie officielle de Windows 11) par Greg Farough, le responsable des campagnes de la FSF, l'organisation affirme que Windows 11 est une régression en ce qui concerne les libertés numériques. « Le 5 octobre est sorti Windows 11, un système qui a longtemps refusé aux utilisateurs la liberté et l'autonomie numérique, et cette nouvelle version ne fait rien pour y remédier. Si Microsoft a lancé un certain nombre de slogans vagues et inspirants sur la communauté et la solidarité, Windows 11 constitue un grand pas dans la mauvaise direction en ce qui concerne la liberté des utilisateurs », a écrit Farough.
« Il n'est plus approprié de l'appeler un ordinateur personnel lorsqu'il est plus soumis à Microsoft qu'à l'utilisateur », a-t-il fait remarquer. Farough a déclaré que le fait que Windows 11 obligera désormais l'utilisateur à créer un compte Microsoft qui donnera au géant de Redmond "la possibilité de corréler le comportement de l'utilisateur avec son identité personnelle". « Même ceux qui pensent qu'ils n'ont rien à cacher devraient se méfier de partager potentiellement toute leur activité informatique avec n'importe quelle entreprise, et encore moins avec une entreprise dont le siège social est situé dans un autre pays », a ajouté le cadre de la FSF.
Farough a décrit la décision de Microsoft de ne pas permettre aux PC plus anciens d'exécuter Windows 11 comme une tentative de forcer l’utilisation du TPM (Trusted Platform Module). Notons que Microsoft soutient depuis l'annonce de Windows 11 en juin que l'exigence du TPM 2.0 est primordiale pour bénéficier pleinement de la sécurité renforcée que le nouveau système d'exploitation apporte aux utilisateurs. « Ce [TPM] est légèrement trompeur, car lorsqu'il est déployé par une société de logiciels propriétaires, sa relation avec l'utilisateur n'est pas fondée sur la confiance, mais sur la trahison », a affirmé Farough dans son message.
« Lorsqu'il est entièrement contrôlé par l'utilisateur, le TPM peut être un moyen utile de renforcer le chiffrement et la vie privée des utilisateurs, mais lorsqu'il est entre les mains de Microsoft, nous ne sommes pas optimistes », a-t-il poursuivi. Selon les propos du responsable des campagnes de la FSF, l'organisation s'attend à ce que Microsoft utilise son contrôle plus strict de la cryptographie dans Windows 11 pour imposer un DRM (Digital rights management gestion des droits numériques) plus sévère sur les médias et les applications afin de s'assurer qu'aucune application ne peut fonctionner sans l'approbation de Microsoft.
Il a ajouté qu'au lieu de DRM, la FSF parle dans ce cas de « gestion des restrictions numériques ». Pour illustrer ces propos, Farough fait la remarque suivante à propos des applications propriétaires de Microsoft intégrées à Windows : « Microsoft a choisi de placer son application de vidéoconférence Teams - qui n'est pas l'application la plus appréciée au monde, puisque même les utilisateurs de Windows optent généralement pour une alternative plus populaire (bien que profondément problématique) comme Zoom - à un endroit central et irritant et l'a aussi intégrée étroitement à la manière dont Windows gère les contacts personnels ».
Des centaines de millions de PC sont susceptibles d’être transformés en déchets électroniques en raison de l’incompatibilité avec Windows 11
Canalys estime qu'au cours de la période de près de deux ans précédant la date officielle de fin de support de Microsoft pour Windows 10 - le 14 octobre 2025 - environ un cinquième des appareils deviendront des déchets électroniques en raison de l'incompatibilité avec le système d'exploitation Windows 11. Cela équivaut à 240 millions de PC. Si tous ces ordinateurs portables étaient pliés et empilés les uns sur les autres, ils formeraient une pile de 600 km plus grande que la lune. Microsoft offre cependant un sursis à ceux qui veulent ou doivent rester sous Windows 10 : trois années supplémentaires de mises à jour de sécurité. A une condition néanmoins : il faudra débourser de l’argent. Les prix commencent à 61 dollars pour la première année, 122 dollars pour la deuxième année et 244 dollars pour la troisième année, par appareil. Le tableau ravive les comparaisons avec Linux et la gratuité des services dont les utilisateurs bénéficient.
Source : Statcounter
Et vous ?
Ces statistiques sont-elles cohérentes avec la réalité dont vous êtes au fait ?
Ces rapports sont-ils cohérents avec la réalité à propos de Windows 11 dont vous êtes au fait ?
Les développements en cours dans l’écosystème Windows vous inspirent-ils une certaine nostalgie d’une précédente mouture de Windows ? Quel système d’exploitation de Windows vous a marqué au point de remonter dans votre souvenir dans ce contexte de multiplications de critiques contre Windows 11 ? Windows 98 ? Windows XP ? Windows 2000 ? Windows 7 ?
Voir aussi :
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Windows 10 atteint 70 % de parts de marché tandis que Windows 11 poursuit avec son déclin, d'après Statcounter,
Qui souligne ainsi que Windows 11 ne parvient pas à échapper à l'ombre de Windows 10
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Qui souligne ainsi que Windows 11 ne parvient pas à échapper à l'ombre de Windows 10
Le , par Patrick Ruiz
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