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Histoire de Microsoft Windows - Partie I

Cette année, Microsoft a fêté ses 30 ans. Cette société a été fondée en 1975 par Bill Gates et Paul Allen. Aujourd'hui, tout le monde connaît son produit phare : le système d'exploitation Windows, qui peut en 2005 se targuer d'être utilisé par plus de 600 millions de personnes.

Mais Windows fête lui aussi un anniversaire important en 2005 : celui de ses 20 ans. Eh oui, Windows a 20 ans, et cela mérite bien une petite rétrospective.

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I. La naissance de Microsoft

Tout commence peut-être quand le jeune William Henry Gates III, dit Bill Gates (Bill est une abréviation officielle du prénom William aux É.-U.), a douze ans. Élève brillant, il est scolarisé dans la très stricte et prestigieuse Lakeside prep school, un lycée privé de Seattle. C'est là qu'il rencontre et devient ami avec Paul Allen, malgré leurs deux ans d'écart.

En 1968, grâce aux bénéfices d'une vente de charité organisée par le club des mamans, l'école décide d'offrir à ses étudiants le privilège de découvrir le monde des ordinateurs en se dotant d'un terminal Teletype ASR-33(1) relié à un PDP-10(2) loué à General Eletrics. C'est de cette manière que Bill Gates et Paul Allen (qui ont alors respectivement 13 et 15 ans) découvrent la programmation en BASIC, et tombent en émerveillement pour l'informatique.

L'école pensait avoir acheté du temps d'utilisation de la machine pour plusieurs années, mais quelques passionnés parmi lesquels les deux amis ruinèrent le crédit en quelques semaines seulement(3). L'école dut donc faire payer l'accès à ses étudiants. Mais elle conclut un accord avec une société locale (Computer Center Corporation = CCC) pour permettre aux étudiants de gagner du temps d'utilisation (nocturne) de leur PDP-10 en échange de la recherche de bogues dans le système. L'intérêt pour CCC est alors de ne pas payer sa machine tant qu'elle y trouve des bogues.

Bill Gates et Paul Allen s'en donnent à cœur joie. Avec deux autres étudiants (Ric Weiland qui sera embauché dès les débuts de Microsoft, et Kent Evans qui décédera dans un accident), ils formeront un groupe de programmeurs : le Lakeside Programming Group. Ils ne se cantonnent pas à la recherche de bogues et en profitent pour se former à de nouveaux langages, étudier le système et découvrir ses failles, en causant parfois des dégâts. Ils iront même jusqu'à pirater le fichier enregistrant leur temps d'utilisation de la machine, ce qui leur vaudra une exclusion temporaire.
Mais cette petite équipe parviendra en fait à impressionner les responsables de CCC, qui décideront fin 1968 de les embaucher pour perfectionner le système en échange d'un temps d'accès illimité, de jour comme de nuit.

En 1970, CCC est obligé de payer son PDP-10, ce qui provoquera sa faillite. Les étudiants trouvent alors une alternative dans une autre société en échange du développement d'un logiciel de comptabilité. Ils réaliseront par la suite d'autres logiciels qui seront parfois vendus, et acquièrent ainsi une rigueur professionnelle. Bill Gates et Paul Allen commencent aussi à envisager de créer leur propre société de développement logiciel.

En 1971, Paul Allen part étudier à l'université de Washington, mais reste en contact avec Bill Gates. L'année suivante, Intel commercialise le 8008. Paul Allen a alors l'idée de développer un BASIC pour ce microprocesseur, mais Bill Gates pense qu'il n'est pas assez puissant. Ils décident plutôt de s'en servir pour réaliser un système de gestion du trafic routier, avec pour ambition de le vendre aux municipalités. Ils réalisent ainsi un véritable petit ordinateur et fondent la société Traf-O-Data afin de le commercialiser. Mais cette première expérience du commerce sera un échec, et une grosse déception pour Bill Gates.

En 1973, il part étudier à Harvard, mais reste en contact étroit avec Paul Allen. Dans le but de se rapprocher l'un de l'autre, ce dernier arrête ses études et se fait embaucher chez Honeywell à Boston, tout prêt de l'université de Bill. Il a alors de plus en plus le désir de fonder sa société, surtout qu'en 1974 Intel réalise le successeur du 8008 : le 8080. L'Intel 8080 est 10 fois plus puissant que son prédécesseur, ce qui devrait permettre de faire tourner un interpréteur BASIC. Les deux compères tentent d'intéresser des sociétés à leur projet, mais en vain. Paul Allen fourmille d'idées, mais faute de réel projet, il ne parvient pas à convaincre Bill Gates de quitter Harvard, et ce dernier se résout à poursuivre ses études.

Tout bascule en décembre de cette même année, lorsque le magazine Popular Electronics présente l'Altair 8800 de la société MITS (Micro Instrumentation and Telemetry Systems) : le Premier Miniordinateur en Kit du Monde capable de rivaliser avec les modèles commerciaux. L'Altair était, selon nos critères modernes, inutilisable :

  • processeur Intel 8080 de 2MHz ;
  • 256 octets (oui oui ! octets !) de mémoire RAM extensible à 4 Ko ;
  • pas d'écran, mais des diodes ;
  • pas de clavier, mais des interrupteurs servant à saisir les instructions machines en binaire.

Mais pour un prix dérisoire comparé à ceux des supercalculateurs, le commun des mortels pouvait assembler de ses mains un véritable micro-ordinateur, ce qui explique que l'Altair a remporté un vif succès, et est du coup entré dans la légende(4).

Bill Gates et Paul Allen qui avaient pressenti la percée de la micro-informatique vivent la sortie de l'Altair comme l'opportunité à ne pas rater, celle qu'ils attendaient depuis bien longtemps (ils avaient tenté quelque chose de similaire un peu plus tôt avec Traf-O-Data).
Bill Gates a alors le culot de téléphoner à Ed Roberts en personne (le fondateur de MITS et le père de l'Altair) et de lui annoncer qu'il a développé un BASIC pouvant être adapté sur sa machine (ce qui était faux). Ed Roberts se révèle intéressé, mais demande à voir(5).

Bill Gates et Paul Allen consacrent alors toute leur énergie à la réalisation d'un interpréteur BASIC devant fonctionner sur une machine qu'ils ne possèdent pas. Bill Gates se charge de concevoir un interpréteur fonctionnant avec 4 Ko de mémoire tandis que Paul Allen réalise un émulateur du 8080 sur le PDP-10 de Harvard.
Quelques semaines plus tard, en février 1975, Paul Allen part seul présenter leur travail au siège de MITS en emportant le code source sur bande perforée. C'est la première fois qu'il touche un Altair, mais la présentation est un succès. L'Altair BASIC est tout simplement à ce moment le seul langage de programmation existant sous Altair (il n'y a même pas d'assembleur). Ed Roberts est conquis, et décide de commercialiser leur BASIC.
Mais Paul Allen veut d'abord l'améliorer. Il se fait embaucher par MITS comme responsable des développements logiciels, et part s'installer à Albuquerque, là où siège MITS. Bill Gates le rejoint, mais ne quitte pas encore son université.

En avril 1975, à l'âge de 19 ans, Bill Gates fonde avec Paul Allen la société Micro-Soft (avec le trait d'union), en référence à Microcomputer-Software. Le trait d'union disparaîtra progressivement à partir du mois de novembre 1975. Le 26 novembre 1976, Microsoft devient une marque déposée.

II. L'émergence de la micro-informatique

Nous sommes donc au milieu des années 1970, Microsoft est née, et son but est de commercialiser un logiciel : le Microsoft BASIC. Dans le marché émergent de l'industrie du logiciel, elle fait office de pionnière.

Mais d'autres pionniers importants font leur apparition à peu près au même moment. En 1974 tout d'abord, Gary Kildall fonde la société Digital Research (DR) afin de commercialiser le système d'exploitation pour micro-ordinateurs qu'il a développé un an plus tôt : CP/M (Control Program for Microcomputers)(6). Ce dernier devient rapidement le standard en la matière, tout comme le Microsoft BASIC devient le langage de référence sur micro-ordinateur. Pendant plusieurs années, les deux sociétés vont se partager le marché selon un accord tacite : Digital Research fournit le système d'exploitation, et Microsoft les langages de programmation.

En 1976, un autre acteur important voit le jour dans un garage : Apple. Là aussi, c'est l'Altair qui aura été le déclencheur et aura motivé Steve Jobs (qui a le même âge que Bill Gates) et Steve Wozniak à se lancer dans l'aventure. Ils mettent au point leur propre micro-ordinateur (l'Apple I) et fondent Apple le 1er avril 1976 afin de le commercialiser.

Digital Research et Apple ont chacune influencé l'histoire de Microsoft. Mais en 1976, la priorité pour Bill Gates est de donner du travail à ses salariés. En effet, Microsoft a déjà commencé à grandir en recrutant plusieurs développeurs (notamment Marc McDonald et Ric Weiland, tous deux des camarades de l'école Lakeside), afin de perfectionner son BASIC et l'adapter sur d'autres plateformes. C'est aussi cette année que le système de fichier FAT est développé (par Bill Gates lui-même) dans le cadre du DISK BASIC, et que Paul Allen démissionne du MITS pour rejoindre Microsoft (il y restera jusqu'en 1983). Bill Gates réalise enfin qu'il doit choisir entre sa société et ses études, et quitte Harvard en décembre.

La société se tourne progressivement vers d'autres langages compilés cette fois-ci : COBOL (1978), FORTRAN (1977), puis PASCAL (1980). Le BASIC quant à lui est adapté sur diverses machines, y compris l'Apple II, où il est vendu sous le nom d'AppleSoft BASIC.
L'ère de la micro-informatique est alors bel et bien lancée, et le nombre de sociétés développant des micro-ordinateurs explose : Acorn, Apple, Atari, Commodore, Sinclair, Tandy, Texas Instruments… Microsoft part à la conquête de la plupart des nouvelles plateformes au fil de leur apparition, et parvient à imposer son BASIC à peu près partout. Elle atteint ainsi son 1er million de dollars de chiffre d'affaires en 1978, et en profite pour ouvrir son premier bureau à l'Étranger, à savoir au Japon (sous la responsabilité de Kazuhiko Nishi).

En 1979, Microsoft réalise la 5e version de son BASIC, et déménage à Bellevue, près de Seattle. Elle achève aussi son BASIC pour le premier processeur 16 bits d'Intel : le 8086, sorti un an plus tôt, et s'installe sur le continent européen.

Du côté d'Apple, le logiciel Visicalc est commercialisé sur Apple II. C'est un énorme succès, les entreprises achètent un micro-ordinateur uniquement pour Visicalc(7). Pour Apple, c'est le jackpot. Et Microsoft en profite aussi : suite à une idée de Paul Allen, elle réalise la Z-80 Soft-Card, une carte d'extension pour l'Apple II permettant de faire fonctionner des logiciels prévus pour CP/M sur Intel 8080. Cette carte est livrée accompagnée de CP/M et du Microsoft BASIC. Des dizaines de milliers d'exemplaires seront vendus, et Microsoft contribuera ainsi au succès d'Apple et de CP/M.

Microsoft fait donc les beaux jours d'Apple et de Digital Research, mais cela n'empêche pas cette dernière de se lancer dans le développement de langages de programmation, pour clairement concurrencer Microsoft. Celle-ci contre-attaque en se lançant dans le développement d'un système d'exploitation. Son choix se porte, tenez-vous bien, sur un système de type UNIX. En février 1980, elle achète une licence de l'UNIX d'AT&T, et démarre son projet XENIX : le UNIX de Microsoft. Sa commercialisation commencera dès le mois d'août, et par la suite Microsoft deviendra l'un des principaux revendeurs d'UNIX !

III. La naissance de MS-DOS

Le succès des micro-ordinateurs ne passe pas inaperçu auprès d'IBM, qui commence à s'intéresser de près au commerce des micro-ordinateurs. Elle a déjà tenté une approche dès 1975 avec la série des IBM Portable PC (les premiers portables), mais sans succès. En tant que plus gros constructeur d'ordinateurs du monde, elle ne peut pas rester plus longtemps en dehors de ce marché à très forte progression.

En 1980, elle démarre en secret un projet baptisé Chess dont le but est de réaliser un micro-ordinateur : le futur IBM PC. Jusque-là, IBM avait fait fausse route en voulant créer sa propre machine de A à Z. Mais cette fois-ci elle adopte une approche très différente, plutôt surprenante pour une société de cette envergure. Pour être capable de suivre le dynamisme du marché, une équipe de 12 personnes (the dirty dozen)(8) est chargée de réaliser en seulement un an une machine commercialisable à un coût relativement bas.

Pour cela elle s'inspire des succès du moment et en particulier celui d'Apple : elle adopte une architecture ouverte, c'est-à-dire basée sur des composants externes achetés auprès de fournisseurs externes et en permettant l'extension de la machine au moyen de cartes (au format ISA). IBM publiera même les spécifications techniques de sa machine, afin qu'elle soit facilement clonable par d'autres constructeurs. L'idée est de toujours avoir un temps d'avance en tant que concepteur et de gagner de l'argent en vendant le BIOS aux cloneurs (sauf que le BIOS sera rapidement piraté et IBM ne touchera pas grand-chose là-dessus).

Côté logiciel, il faut que la machine dispose de tout ce qu'il faut pour inciter les éditeurs de logiciels à s'y intéresser. Leur étude du marché montre qu'ils doivent ainsi l'équiper de CP/M et du Microsoft BASIC.
IBM entre alors en contact avec Microsoft. Malgré son jeune âge (il n'a alors que 24 ans), Bill Gates sait les accueillir et les conseiller : il fait bonne impression. En particulier, il les allèche avec son nouveau BASIC pour 8086 et les persuade des perspectives offertes par une machine 16 bits au lieu des 8 bits initialement prévus(9). Pour Microsoft c'est un bon départ, car les logiciels pour processeur 8 bits devront être redéveloppés, ce qui va en quelque sorte réinitialiser le marché.
À l'inverse, Gary Kildall (l'auteur de CP/M) n'a pas vraiment le sens des affaires, et la négociation échoue(10). IBM se tourne alors de nouveau vers Bill Gates, qui n'hésite pas longtemps à relever le défi.

La chance sourit alors à Microsoft, car au même moment un certain Tim Patterson de Seattle Computer Products (SCP) a développé un clone de CP/M pour 8086 : QDOS (Quick and Dirty Operating System), renommé 86-DOS par la suite. Microsoft achète une licence non exclusive de QDOS à SCP pour 25 000 $, et persuade IBM de lui faire confiance. En novembre de cette année 1980, Microsoft et IBM signent un accord. C'est le début d'une longue collaboration entre les deux sociétés. Tim Patterson quant à lui commencera à travailler « à l'aveugle » depuis SCP, avant d'être embauché par Microsoft l'année suivante.

En février 1981, MS-DOS est exécuté pour la première fois sur un prototype du futur IBM PC. En juillet, Microsoft achète les droits de 86-DOS pour 50 000 $, ce qui débouchera sur un procès par la suite). Un mois plus tard, le 12 août 1981, IBM annonce officiellement son 5150 Personal Computer. Il comporte alors :

  • un processeur Intel 8088 cadencé à 4.77 MHz ;
  • 16 Ko de mémoire RAM extensible à 256 Ko ;
  • un (ou deux) lecteur(s) de disquette 5'25 simple face de 160 Ko ;
  • un écran monochrome (couleur en option).

Côté logiciel, Microsoft a tenu ses engagements, malgré un calendrier très chargé et des conditions de travail difficiles(11).

L'IBM 5150 était ainsi équipé d'un interpréteur BASIC en ROM, et du système d'exploitation IBM PC-DOS. Microsoft et IBM se sont en effet entendues pour qu'IBM licencie son propre MS-DOS avec sa machine (l'original IBM PC) sous le nom de PC-DOS(12). Bien qu'IBM propose deux autres systèmes d'exploitation avec son PC (CP/M-86 et PC/IX, un clone d'UNIX), c'est PC-DOS qui s'impose, car bien moins cher que CP/M et moins gourmand que PC/IX. L'association du nom IBM à PC-DOS et le manque de support envers CP/M ont aussi beaucoup joué.

MS-DOS devient donc rapidement leader sur PC, à la barbe de CP/M pour qui le déclin est annoncé. Cette première version de MS-DOS était composée de 4000 lignes de code en assembleur, occupait 12 Ko de mémoire, ne permettait pas de créer de sous-répertoires (il n'y avait que le répertoire racine), et ne gérait que des disquettes simple face.

IV. La naissance de Windows

À suivre…

V. Références et remerciements

Voici les principaux sites généralistes contenant une mine d'information sur Microsoft, Apple, l'IBM PC, Bill Gates, Steve Jobs, MS-DOS, CP/M, etc.

Voici une liste d'articles sur l'histoire de l'informatique, de Microsoft ou autre qui ont servi à la rédaction de cet article :

Merci aussi à toutes les personnes qui ont lu et critiqué ce document, en particulier pharaonix et gangsoleil.

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L'ASR-33 était une sorte de grosse machine à écrire qui se connectait via une ligne téléphonique à un ordinateur distant. Elle permettait de lui envoyer des instructions (à la vitesse de 10 caractères par seconde) lues depuis une bande perforée qui servait de support au code source (saisi ou plutôt perforé à l'avance afin d'économiser du temps d'utilisation). Les résultats récupérés n'étaient non pas affichés sur un écran, mais imprimés sur un rouleau de papier.
Le PDP 10 (Programmed Data Processor model 10) est un ordinateur 36 bits de DEC (Digital Equipment Corporation) emblématique des années 60.
Il faut préciser que la moindre utilisation de ressource était facturée très cher. Ainsi, Bill Gates raconte qu'un professeur a gaspillé 200 $ en quelques minutes simplement pour avoir exécuté par accident une boucle infinie !
L'Altair est considéré comme le réel déclencheur de l'ère des micro-ordinateurs.
Surpris par l'énorme succès de son Altair, MITS a déjà réalisé que sa machine a besoin d'un langage de programmation évolué pour la rendre vraiment utile et accessible. Mais il n'existe alors aucun langage ciblant le nouveau processeur Intel 8080. Ce contact de la part d'une certaine Traf-O-Data est donc très bien accueilli.
CP/M est l'un des premiers logiciels à être vendus à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires. À la fin des années 1970, CP/M était LE système d'exploitation qui équipait la majorité des micro-ordinateurs de l'époque. On n'envisageait même pas qu'il y ait autre chose un jour…
Visicalc (pour Visible Calculator) fut le tout premier tableur, et a joué un rôle important dans la percée de l'informatique dans le monde professionnel en la rendant crédible. À lui tout seul, le couple Apple II + Visicalc (sorti en 1979) justifiait son achat tellement il augmentait la productivité des salariés.
Parmi eux, un certain David Bradley choisira une combinaison de touches pour réinitialiser la machine que Microsoft rendra célèbre : Ctrl + Alt + Suppr :-)
Les ingénieurs d'IBM ont longtemps pensé à un microprocesseur de chez Motorola, mais porteront finalement leur choix sur un dérivé du 8086 d'Intel : le 8088. Son fonctionnement est le même, mais son bus de données est de 8 bits, ce qui le rend plus lent (mais moins coûteux).
Les raisons de l'échec de la négociation entre IBM et Digital Research au profit de Microsoft sont assez obscures. Il semblerait que la personnalité et la méfiance (IBM est mal reçue, presque méprisée) de Gary Kildall et sa femme aient joué en leur défaveur. À ce moment, CP/M équipe près d'un demi-million de machines dans le monde, et Kildall ne fait preuve d'aucun empressement à porter son CP/M sur 8086, ce qui lui fera rater sa chance. À l'inverse, Bill Gates fera tout pour satisfaire IBM, et le hasard veut que le président d'IBM connaisse sa mère.
L'éloignement entre les sièges de Microsoft et d'IBM (6500 km), les contraintes d'IBM (parfois démesurées) liées à sa peur d'une fuite et les problèmes de mise au point du prototype ont rendu la tâche tendue et parfois éprouvante. De plus, IBM est très rigoureuse dans son évaluation du travail de Microsoft, et lui fait remonter de nombreux rapports de bogues.
La différence entre MS-DOS et PC-DOS est faible. L'idée de départ pour Microsoft était de faire un peu comme pour son système XENIX : vendre des licences de son système à des constructeurs qui l'adapteraient pour leur machine si besoin était (car les clones n'étaient pas parfaits). IBM démarra le processus avec PC-DOS, et quelques autres suivirent (Compaq DOS…). Mais par la suite Microsoft préféra mettre en avant son produit, et seul PC-DOS survécut à ce principe.

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