Microsoft a publié des outils de chiffrement post-quantique (PQC) en accès anticipé pour Windows et Linux, permettant aux entreprises de tester une sécurité résistante au quantum en amont des menaces émergentes. La mise à jour introduit les algorithmes ML-KEM et ML-DSA normalisés par le NIST pour les échanges de clés et les signatures numériques, avec une prise en charge intégrée dans les versions Insider de Windows et SymCrypt-OpenSSL 1.9.0 pour Linux.Les ordinateurs basés sur la physique de la mécanique quantique n'existent pas encore en dehors des laboratoires sophistiqués, mais il est bien établi qu'ils finiront par exister. Au lieu de traiter les données dans l'état binaire des zéros et des uns, les ordinateurs quantiques fonctionnent avec des qubits, qui englobent une myriade d'états à la fois. Cette nouvelle capacité promet d'entraîner des découvertes d'une ampleur sans précédent dans toute une série de domaines, notamment la métallurgie, la chimie, la découverte de médicaments et la modélisation financière.
En 2024, une tendance émergeait du côté des pirates informatiques. Même si environ 80 % des entreprises recourent au chiffrement pour protéger leurs informations sensibles, les cybercriminels continuent de cibler des données chiffrées. L'objectif étant que, lorsque l'informatique quantique sera opérationnelle, elle permettrait le déchiffrement massif de données volées. Cette situation soulève des préoccupations légitimes, car les ordinateurs quantiques, en raison de leur rapidité de calcul, remettent en question la solidité des algorithmes de chiffrement actuellement utilisés.
Face à ce risque, Microsoft a décidé de mettre à jour Windows 11 avec un ensemble de nouveaux algorithmes de chiffrement capables de résister aux futures attaques des ordinateurs quantiques. Le but de Microsoft serait de donner un coup d'accélérateur à ce qui sera probablement la transition technologique la plus formidable et la plus importante de l'histoire moderne.
Présentation du chiffrement post-quantique dans Windows
En plus de l'ajout des algorithmes PQC à SymCrypt, Microsoft annonce ML-KEM et ML-DSA dans Windows Insiders par le biais de mises à jour de l'API Cryptography : Next Generation (CNG) et des fonctions de messagerie chiffrée et de certificat.
Les développeurs peuvent commencer à expérimenter ML-KEM dans des scénarios où l'encapsulation ou l'échange de clés publiques est souhaitée, afin de se préparer à la menace « récolter maintenant, déchiffrer plus tard ». Le tableau ci-dessous décrit les jeux de paramètres inclus dans cette mise à jour.
L'ajout de ML-DSA dans l'API Cryptography : Next Generation (CNG) permet aux développeurs de commencer à expérimenter les algorithmes PQC pour les scénarios qui nécessitent la vérification de l'identité, de l'intégrité ou de l'authenticité à l'aide de signatures numériques.
Avec les mises à jour PQC dans wincrypt, la surface API des certificats Windows, les clients peuvent expérimenter l'installation, l'importation et l'exportation de certificats ML-DSA vers et depuis le magasin de certificats. Les clients peuvent également expérimenter la validation des chaînes de certificats PQ et l'état de confiance.
Présentation du chiffrement post-quantique dans Linux
Malgré la mise à disposition de la PQC aux clients Windows via CNG et SymCrypt, Microsoft reconnait également que les utilisateurs Linux anticipent les mises à jour de la PQC dans le fournisseur SymCrypt pour OpenSSL 3. Ce fournisseur est un moyen naturel pour les programmeurs Linux d'utiliser la surface API d'OpenSSL alimentée par les opérations de chiffrement de SymCrypt. La version 1.9.0 de SymCrypt-OpenSSL permet d'expérimenter l'échange de clés hybrides TLS conformément au dernier projet Internet de l'IETF, offrant ainsi une opportunité précoce de se préparer aux menaces de type "récolter maintenant, déchiffrer plus tard".
En outre, cette fonctionnalité permet de mener des analyses approfondies sur la manière dont l'intégration des algorithmes PQC en mode hybride a un impact sur la taille des messages de la poignée de main, modifie la latence de la poignée de main TLS et a des effets sur l'efficacité globale de la connexion. De telles études sont essentielles pour comprendre les compromis opérationnels liés à l'adoption de PQC, ce qui permet aux entreprises de prendre des décisions éclairées alors qu'elles se préparent à un avenir où la sécurité à l'épreuve du quantum devient fondamentale.
Selon Microsoft, ces changements sont basés sur des spécifications provisoires et qu'au fur et à mesure que les normes évolueront, ils mettront à jour la mise en œuvre de SymCrypt-OpenSSL pour permettre l'interopérabilité et la conformité.
Voici les prochaines étapes selon Microsoft :
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