Bien que Windows sur Arm semble désormais être un concurrent sérieux face aux MacBooks d'Apple, avec des prix attractifs et des spécifications compétitives, des voix s'élèvent pour souligner la lente adoption des nouveaux appareils Snapdragon et les divers problèmes rencontrés, notamment des plantages de systèmes liés à des applications comme Netflix. De plus, la concurrence s'intensifie, avec des réponses directes de Intel et AMD, et l'anticipation d'une montée en puissance de Nvidia en 2025, qui pourrait redéfinir la compétition dans l'espace Arm et x86. L'année à venir s'annonce donc décisive, marquée par une rivalité de plus en plus âpre entre ces deux architectures.
Microsoft a lancé une nouvelle génération d'ordinateurs portables Windows axés sur l'IA, appelés Copilot Plus PC, en juin 2024. La controverse entourant l'une des principales fonctions d'IA de Microsoft a rendu les débuts de cette nouvelle génération incertains, mais elle repose sur des bases solides : Le Snapdragon X de Qualcomm, un système sur puce Arm qui n'a rien à envier aux meilleurs systèmes d'AMD et d'Intel. Son lancement représente un changement sismique dans le monde Windows.
« C'est la période la plus excitante pour les PC que j'aie jamais connue », a déclaré Anshel Sag, analyste principal chez Moor Insights & Strategy. « Nous obtenons de meilleurs produits de la part de l'industrie grâce à la concurrence et, en fin de compte, c'est la meilleure chose à faire pour tout le monde. Elle permet d'améliorer les produits, les prix et les logiciels, et les utilisateurs en sortent gagnants.
Le nouveau Surface Laptop marque bien plus qu'un simple rafraîchissement. C'est le premier ordinateur portable à clapet de Microsoft équipé de puces Qualcomm, et constitue la tentative la plus ambitieuse de l'entreprise pour intégrer Windows sur Arm. Les précédentes initiatives de Microsoft dans ce domaine ont échoué, avec des performances lentes et une compatibilité d'applications médiocre. Cette fois, Microsoft semble avoir trouvé le bon équilibre entre puissance de traitement et autonomie de la batterie, un exploit que seul Apple avait réussi avec ses MacBook jusqu'à présent. Cette fois-ci, Microsoft a réellement fait ses preuves. Tout dans le nouveau Surface Laptop semble amélioré. L'entreprise a non seulement rattrapé son retard sur le MacBook Air, mais a également redéfini les attentes pour un ordinateur portable Windows à partir de 929.99 EUR.
Le Surface Laptop est aussi l'un des premiers modèles Copilot Plus, mettant en avant des puces orientées vers l'intelligence artificielle pour inaugurer une nouvelle ère d'IA dans Windows. La fonctionnalité phare, Recall, permet de capturer des moments et souvenirs en prenant des captures d'écran de presque toutes les actions sur le PC. Toutefois, cette fonction controversée n’est pas encore disponible, Microsoft devant encore régler des problèmes de sécurité après des préoccupations soulevées par les chercheurs. Cela soulève des interrogations sur l'avenir de l'IA sous Windows, dont le développement reste en suspens.
La conquête de Microsoft pour dépasser le MacBook Air
Après un accueil mitigé de la touche Copilot, Microsoft a ravivé la compétition avec Apple quelques mois plus tard. Au sein de l'entreprise, la confiance s'est renforcée au début de 2024, car Microsoft estime désormais pouvoir concurrencer le MacBook Air après des années de retard. Satya Nadella, le PDG de Microsoft, a présenté les nouveaux PC Copilot Plus lors d’un événement en mai, marquant ainsi le début de l’ère des ordinateurs portables Windows sur Arm, soutenue par tous les principaux fabricants.
Cette année, la résurgence de Windows sur Arm a été largement catalysée par les processeurs Snapdragon X Elite de Qualcomm, lancés en avril. Ces puces offrent des performances et une efficacité énergétique auparavant réservées aux MacBooks d'Apple, défiant ainsi Intel et AMD dans l'espace x86. Après de nombreux débats alimentés par les tests de Microsoft cherchant à concurrencer le MacBook Air, les critiques ont confirmé que Windows sur Arm était désormais capable de rivaliser, voire surpasser, le MacBook Air. Qualcomm a même recruté l'acteur de la célèbre publicité "Je suis un Mac" pour promouvoir les PC Windows sur Arm, un geste montrant la confiance de l'entreprise dans sa capacité à défier la suprématie d'Apple sur le marché des ordinateurs portables.
En parallèle, Microsoft et Qualcomm ont collaboré étroitement avec les développeurs pour assurer la compatibilité des principales applications. Aujourd'hui, il est rare de rencontrer des problèmes de compatibilité, la plupart étant résolus grâce à des versions natives Arm64 ou l'émulateur amélioré de Microsoft. Même Google, qui avait précédemment négligé Windows Phone, a développé des versions Arm64 de Chrome et Google Drive pour soutenir les efforts de Microsoft. Les développeurs continuent de proposer des versions natives de leurs applications, rendant la transition vers un PC Windows sur Arm bien plus simple. La seule exception notable reste le secteur du jeu, où l'architecture x86 domine toujours en termes de compatibilité et de performances.
Intel, AMD et Apple repoussent les limites de Windows sur Arm
Face à l'engouement pour Windows sur Arm, Intel et AMD n'ont pas tardé à réagir. Intel a lancé les puces Lunar Lake lors de l'IFA en septembre, offrant des améliorations significatives en matière de performances et d'autonomie. Les dernières puces Ryzen AI d'AMD viennent aussi directement concurrencer Qualcomm, et les deux géants de l'architecture x86 conservent un avantage clé : la compatibilité avec les jeux, un domaine où Windows sur Arm reste encore à la traîne.
En attendant l'arrivée du MacBook Air avec la puce M4, Apple a mis à jour ses modèles d'entrée de gamme en octobre, en leur offrant une surprenante mise à niveau vers 16 Go de RAM. Bien qu'Apple justifie probablement ce changement par son Apple Intelligence, cette décision est intervenue quelques mois après le lancement des PC Copilot Plus, qui proposaient déjà un minimum de 16 Go de RAM à des prix défiant ceux du MacBook Air. Apple a également réussi à intégrer sa nouvelle puce M4 dans le MacBook Pro, ce qui laisse entrevoir que Qualcomm devra encore progresser pour rivaliser en 2025.
Apple et Microsoft ont tous deux mis l'accent cette année sur les fonctionnalités d'IA pour leurs ordinateurs portables, mais les résultats ont été globalement décevants des deux côtés. Alors que l'enthousiasme autour des PC Copilot Plus portait principalement sur Windows sur Arm, Microsoft a également déployé des fonctionnalités Windows AI sur ces appareils en juin.
La fonctionnalité principale devait être Recall, un outil permettant de capturer presque toutes vos actions sur un ordinateur portable, afin de vous aider à revivre des moments ou à faire défiler une chronologie de l'utilisation de votre PC. Cependant, Recall a soulevé des préoccupations concernant la sécurité et la vie privée, ce qui a compromis l'ensemble de la campagne de promotion des PC Copilot Plus, poussant Microsoft à repousser plusieurs fois son lancement pour renforcer sa sécurité. En réalité, cette fonctionnalité n’a été disponible que récemment dans les versions de test de Windows.
À tout point de vue, Microsoft a apporté au Surface Laptop 7th Edition des modifications subtiles qui ne constituent pas une refonte radicale. Le plus visible est l'écran LCD de 13,8 pouces légèrement plus grand, qui présente désormais des bordures plus petites sur les côtés et en haut. Les coins de l'écran ont été arrondis et il prend en charge le HDR avec Dolby Vision et un taux de rafraîchissement allant jusqu'à 120 Hz. Le modèle 15 pouces présente également des bordures plus petites et des coins arrondis.
De Qualcomm à Apple : l'ascension de Windows on Arm face à l'empire x86
Microsoft et Qualcomm ont également travaillé en étroite collaboration avec les développeurs pour rendre les principales applications compatibles, et il est désormais très rare de rencontrer un problème de compatibilité d'application qui ne puisse être résolu par une version Arm64 native ou par l'émulateur amélioré de Microsoft. Même Google, qui avait auparavant boudé Windows Phone, a créé des versions Arm64 de Chrome et de Google Drive pour soutenir les efforts de Microsoft. Les développeurs fournissant continuellement des versions natives de leurs applications, il est beaucoup plus facile de passer à un ordinateur portable Windows on Arm. La seule grande exception est le jeu, où x86 règne toujours en maître en termes de compatibilité et de performances.
Intel, tout comme AMD, n'est pas resté les bras croisés face à l'engouement pour Windows on Arm. Intel a riposté avec Lunar Lake lors de l'IFA en septembre, offrant des améliorations impressionnantes en termes de performances et d'autonomie. Les dernières puces Ryzen AI d'AMD sont également en concurrence directe avec Qualcomm, et tant AMD qu'Intel ont l'avantage clé de la compatibilité avec les jeux, pour laquelle Windows on Arm n'est certainement pas prêt.
Alors que nous attendons toujours un MacBook Air équipé d'une puce M4, Apple a rafraîchi ses MacBooks les moins chers en octobre avec une mise à niveau surprise vers 16 Go de RAM. Apple dira probablement que c'est lié à l'Apple Intelligence, mais ce changement inhabituel est intervenu quelques mois après le lancement des PC Copilot Plus, avec un minimum de 16 Go de RAM à des prix qui défient le MacBook Air. Apple a toutefois réussi à intégrer sa nouvelle puce M4 dans le MacBook Pro récemment, ce qui montre que Qualcomm a encore du chemin à faire en 2025.
Apple et Microsoft se sont tous deux concentrés cette année sur les fonctionnalités d'IA pour les ordinateurs portables, et les résultats finaux ont été décevants des deux côtés. Alors que l'engouement initial pour les PC Copilot Plus concernait principalement Windows on Arm, Microsoft a également déployé des fonctionnalités Windows AI sur ces appareils en juin.
Microsoft fait un pas décisif, mais les obstacles subsistent pour Windows sur Arm
En 2024, Microsoft semble enfin avoir atteint un tournant décisif avec Windows sur Arm grâce aux PC Copilot Plus et à l'intégration des processeurs Snapdragon X Elite de Qualcomm. Ces machines sont présentées comme des rivales sérieuses des MacBooks d'Apple, offrant une autonomie impressionnante et des performances solides, tout en réduisant de manière significative les problèmes de compatibilité applicative qui avaient plombé les précédentes tentatives. Toutefois, plusieurs critiques, bien que reconnues pour leurs spécifications compétitives et leurs prix attractifs, pointent des obstacles encore persistants.
Premièrement, les retours d'expérience concernant la compatibilité des applications et les plantages fréquents liés à certaines applications comme Netflix soulignent un chemin semé d'embûches pour Windows sur Arm. Malgré des efforts d'optimisation, ces problèmes de stabilité et de compatibilité, bien que partagés par d'autres plateformes, ternissent l'image d'une solution totalement aboutie. En outre, l'enthousiasme généré par l'IA et des fonctionnalités innovantes comme Recall, censées enrichir l'expérience utilisateur, a été tempéré par des préoccupations légitimes en matière de sécurité et de confidentialité. Cette dichotomie entre la promesse d'innovation et les défis techniques met en lumière la fragilité de cette première génération d'ordinateurs sous Windows sur Arm, qui peinent encore à trouver leur place dans un marché dominé par des systèmes d'exploitation plus matures.
Les nouvelles machines Snapdragon font face à une adoption lente, ce qui, combiné à des problèmes techniques non résolus, limite leur impact immédiat sur le marché. Il est notable que la part de marché des PC équipés de ces puces reste encore marginale, ce qui montre que les consommateurs, malgré l'attrait de spécifications alléchantes, hésitent encore à franchir le pas. L'argument des plantages de système et de l'immaturité de certaines fonctionnalités fait écho aux critiques plus larges concernant la fiabilité de l'architecture Arm, qui, même si elle commence à démontrer son potentiel, est encore loin d'être parfaite.
Par ailleurs, la concurrence, avec Intel et AMD qui réagissent vigoureusement avec leurs propres innovations, et l'arrivée imminente de Nvidia sur le marché, montrent qu'il est trop tôt pour proclamer une victoire de Windows sur Arm. L'année 2025, marquée par l'arrivée de nouveaux processeurs, sera cruciale pour déterminer si l'architecture Arm peut réellement rivaliser avec l'hégémonie d'Intel et AMD dans l'univers des PC. La montée en puissance d'Apple avec ses puces M4, l'une des pierres angulaires du succès de ses MacBooks, montre également la pression croissante sur Qualcomm, qui devra encore faire ses preuves face à des acteurs aussi bien établis.
En conclusion, bien que l'initiative de Microsoft pour lancer des PC Windows sur Arm soit un pas significatif dans l'évolution du marché des ordinateurs portables, elle se trouve encore freinée par des défis techniques et un scepticisme lié à la compatibilité, aux bugs récurrents et à la sécurité. Si l'avenir de Windows sur Arm semble prometteur, sa véritable capacité à s'imposer face à la concurrence, notamment d'Apple et des géants x86 comme Intel et AMD, dépendra de sa capacité à résoudre ces problèmes tout en renforçant la confiance des consommateurs. Le chemin reste semé d’embûches, mais les prochaines années pourraient bien transformer cette rivalité en une véritable course technologique.
Sources : IEEE, Microsoft, Direction on Microsoft
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Windows sur Arm peut-il réellement rivaliser avec macOS et les systèmes x86, ou la transition vers cette nouvelle architecture est-elle vouée à échouer face à des plateformes plus établies ?
Les avantages de Windows sur Arm justifient-ils les problèmes de compatibilité et de stabilité, tels que les plantages d'applications comme Netflix, qui affectent l'expérience utilisateur ?
La concurrence accrue d'Intel, AMD et Nvidia en 2025 risque-t-elle de mettre en péril l'ascension de Windows sur Arm, surtout face à des puces M4 d'Apple qui connaissent déjà un grand succès ?
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