La plupart des PC sous Windows 10 cesseront de recevoir de nouvelles mises à jour de sécurité en octobre 2025, soit dans moins d'un an. Pour les entreprises et les écoles, l'entreprise proposait jusqu’à trois ans de mises à jour de sécurité étendues, avec des prix qui augmentent d’année en année pour inciter à passer à Windows 11. Mais Microsoft a annoncé que les utilisateurs finaux ne pourraient acheter qu'une seule année de mises à jour de sécurité étendues pour leurs PC Windows 10, au prix de 30 dollars par PC. Les deuxième et troisième années de mises à jour de sécurité sont réservées aux entreprises et aux écoles. Le tableau est susceptible d’expliquer le regain d’intérêt pour Linux.
Pour les utilisateurs possédant des PC plus anciens mais fonctionnels dont ils ne sont pas encore prêts à se séparer, 30 dollars est moins que ce que coûterait l'achat d'un nouvel ordinateur, et c'est environ la moitié des 61 dollars que Microsoft facture aux entreprises pour chacun de leurs PC qu'elles veulent continuer à utiliser avec Windows 10. Mais cela signifie que les personnes qui espèrent s'accrocher à Windows 10 sur leur ordinateur personnel jusqu'en 2028 devront trouver d’autres solutions.
Windows 11 qui devrait être la suite logique perd plutôt des utilisateurs pour diverses raisons
Imaginez en tant qu’utilisateur de Windows 11 que tout ce que vous avez fait au cours des trois derniers mois soit enregistré. C’est le genre de possibilités qu’offre la fonctionnalité Microsoft Recall dont des utilsateurs rapportent qu'elle enregistre et maintient une chronologie des activités informatiques de l’utilisateur du système d’exploitation et lui permet de localiser instantanément le contenu sur lequel il a travaillé. Microsoft Recall effectue des captures d’écran à une certaine fréquence et les stocke sur l’appareil, d'après les retours y relatifs. Windows Recall est désormais l'un des motifs de plainte récurrents des utilisateurs de Windows 11 qui y voient un spyware.
La Free Software Foundation (FSF) liste des raisons additionnelles qui expliquent le rejet de Windows 11 par les utilisateurs : L’obligation des utilisateurs de créer un compte Microsoft qui permet à la firme de corréler le comportement de l'utilisateur avec son identité personnelle et l’exigence matérielle du TPM 2.0 qui renforce le contrôle de l’entreprise sur les possesseurs des PC
Dans un billet de blogue publié le 5 octobre 2021 (date de sortie officielle de Windows 11) par Greg Farough, le responsable des campagnes de la FSF, l'organisation affirme que Windows 11 est une régression en ce qui concerne les libertés numériques. « Le 5 octobre est sorti Windows 11, un système qui a longtemps refusé aux utilisateurs la liberté et l'autonomie numérique, et cette nouvelle version ne fait rien pour y remédier. Si Microsoft a lancé un certain nombre de slogans vagues et inspirants sur la communauté et la solidarité, Windows 11 constitue un grand pas dans la mauvaise direction en ce qui concerne la liberté des utilisateurs », a écrit Farough.
« Il n'est plus approprié de l'appeler un ordinateur personnel lorsqu'il est plus soumis à Microsoft qu'à l'utilisateur », a-t-il fait remarquer. Farough a déclaré que le fait que Windows 11 obligera désormais l'utilisateur à créer un compte Microsoft qui donnera au géant de Redmond "la possibilité de corréler le comportement de l'utilisateur avec son identité personnelle". « Même ceux qui pensent qu'ils n'ont rien à cacher devraient se méfier de partager potentiellement toute leur activité informatique avec n'importe quelle entreprise, et encore moins avec une entreprise dont le siège social est situé dans un autre pays », a ajouté le cadre de la FSF.
Farough a décrit la décision de Microsoft de ne pas permettre aux PC plus anciens d'exécuter Windows 11 comme une tentative de forcer l’utilisation du TPM (Trusted Platform Module). Notons que Microsoft soutient depuis l'annonce de Windows 11 en juin que l'exigence du TPM 2.0 est primordiale pour bénéficier pleinement de la sécurité renforcée que le nouveau système d'exploitation apporte aux utilisateurs. « Ce [TPM] est légèrement trompeur, car lorsqu'il est déployé par une société de logiciels propriétaires, sa relation avec l'utilisateur n'est pas fondée sur la confiance, mais sur la trahison », a affirmé Farough dans son message.
« Lorsqu'il est entièrement contrôlé par l'utilisateur, le TPM peut être un moyen utile de renforcer le chiffrement et la vie privée des utilisateurs, mais lorsqu'il est entre les mains de Microsoft, nous ne sommes pas optimistes », a-t-il poursuivi. Selon les propos du responsable des campagnes de la FSF, l'organisation s'attend à ce que Microsoft utilise son contrôle plus strict de la cryptographie dans Windows 11 pour imposer un DRM (Digital rights management gestion des droits numériques) plus sévère sur les médias et les applications afin de s'assurer qu'aucune application ne peut fonctionner sans l'approbation de Microsoft.
Il a ajouté qu'au lieu de DRM, la FSF parle dans ce cas de « gestion des restrictions numériques ». Pour illustrer ces propos, Farough fait la remarque suivante à propos des applications propriétaires de Microsoft intégrées à Windows : « Microsoft a choisi de placer son application de vidéoconférence Teams - qui n'est pas l'application la plus appréciée au monde, puisque même les utilisateurs de Windows optent généralement pour une alternative plus populaire (bien que profondément problématique) comme Zoom - à un endroit central et irritant et l'a aussi intégrée étroitement à la manière dont Windows gère les contacts personnels ».
Ces développements sont susceptibles d’expliquer l’accroissement de l’intérêt pour Linux et sa possible prise de pouvoir en 2025
Les données de Statcounter pour le mois de février 2024 ont montré que Linux a dépassé pour la première fois en 30 ans 4 % de parts sur le marché mondial des systèmes d'exploitation pour bureau. Linux était présent sur 6,34 % des ordinateurs le mois dernier si l'on compte ChromeOS. La mise à jour du mois de mars 2024 révèle que la part de Linux sur les ordinateurs de bureau est restée non seulement supérieure à 4 %, mais a aussi augmenté légèrement, ce qui est le meilleur résultat qu'il a jamais obtenu. Cela suggère que l'utilisation de Linux sur les ordinateurs de bureau est en hausse.
Les choses semblent bouger plus rapidement pour Linux ces dernières années. Statcounter a attribué une part de marché de 4,03 % à Linux en février et 4,05 % en mars, soit un petit gain de 0,02 %. Bien que nous soyons encore loin de l'année Linux sur les ordinateurs de bureau, l'intérêt pour Linux s'est quelque peu accru ces derniers temps. Pour illustrer cela, le passage de 3 à 4 % de parts a été réalisé en 8 mois seulement, alors qu'il avait fallu plus de 30 ans pour atteindre une part de plus de 3 %. L'évolution de la part de marché de Linux sur le bureau depuis le mois de janvier 2023 se présente comme suit : janvier 2023 : 2,91 % ; février 2023 : 2,94 % ; mars 2023 : 2,85 % ; avril 2023 : 2,83 % ; mai 2023 : 2,7 % ; juin 2023 : 3,07 % ; juillet 2023 : 3,12 % ; août 2023 : 3,18 % ; septembre 2023 : 3,02 % ; octobre 2023 : 2,92 % ; novembre 2023 : 3,22 % ; décembre 2023 : 3,82 % ; janvier 2024 : 3,77 % ; février 2024 : 4,03 % ; mars 2024 : 4,05 %.
Source : Microsoft
Et vous ?
Envisagez-vous de passer à Linux au vu des développements en cours dans l’écosystème Windows ?
Sinon quelles approches comptez-vous implémenter pour rester dans l'écosystème Windows ?
Voir aussi :
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Les consommateurs ne se verront pas proposer les trois années de mises à jour de sécurité étendues de Windows 10,
Microsoft pousse les utilisateurs vers Windows 11 qui perd des utilisateurs au profit de Linux
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Le , par Patrick Ruiz
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